La Ballade du virus heureux

[jmrt]

Jeudi 4 mars 2010 : l'Espagne a lancé un emprunt à 5 ans. L'Espagne a dû verser un taux d'intérêt de 2,81 %.
Jeudi 6 mai 2010 : l'Espagne lance un emprunt à 5 ans. L'Espagne doit verser un taux d'intérêt de 3,532 %.

En deux mois, l'Espagne a été obligée d'emprunter à un taux d'intérêt en hausse de 25 %.
Voici le graphique des taux d'intérêt pour un emprunt à 5 ans.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?icker=GSPG5R%3AIND
Dsl, on peut publier le lien mais pas le moteur de recherche (exclusivité bloomberg)

L'économie espagnole pourrait-elle repasser dans le rouge ?
Sur l'ensemble de l'année, le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero s'attend à une contraction de l'activité de 0,3% du PIB en 2010, après un repli de 3,6% en 2009. Autrement dit, l'économie espagnole devrait repasser dans le rouge au cours des trimestres à venir.

"La demande intérieure a atténué son rythme de baisse" au premier trimestre, et la demande extérieure a eu moins d'impact positif sur le PIB en raison de la "reprise des exportations et des importations", a analysé la Banque d'Espagne. Les plans de soutien du gouvernement espagnol à l'activité, comme la prime à la casse pour l'automobile, "ont poussé à la réactivation de quelques composants des dépenses, en particulier des ménages", a indiqué le bulletin de l'institution. Tiens, tiens, ce n’est pas le seul pays a « donner » les voitures.

L'Espagne est sous la pression des marchés, en raison de l'explosion de son déficit public, qui s'est élevé à 11,2% du PIB en 2009. Le gouvernement a adopté un plan d'austérité de 50 milliards d'euros pour le ramener à 3% en 2013, mais je suis en droit de me montrer sceptique sur son réalisme, en raison de la faible croissance de l'Espagne dans les années à venir. Tiens pour la Grèce aussi, on est un peu sceptique (110 milliards à rembourser).
On nous dit aussi dans les médias: l'Espagne, 4e économie de la zone euro, est entrée dans la récession au deuxième semestre 2008, après avoir été frappée par la crise financière internationale et l'éclatement de la bulle immobilière qui avait dopé sa forte croissance des années précédentes mais elle sort actuellement de la crise.

Pour corroborer cette sortie de crise, les optimistes européens s’appuient sur un chiffre, UN SEUL chiffre. La Banque d'Espagne a publié, vendredi 7 mai que le pays enregistre une timide croissance du PIB de 0,1% par rapport au dernier trimestre 2009, après un an et demi de contraction d'activité.

La note de la dette espagnole revue à la baisse

La semaine dernière, l'agence de notation Stantdard & Poor's a dégradé la note de la dette de l'Espagne. Elle a en effet estimé qu'une croissance molle dans les années à venir allait entraver l'application du plan d'austérité.

Le gouvernement espagnol prévoit un retour à la croissance en 2011 (+1,8%), qui va s'accélérer en 2012 (+2,9%) et 2013 (+3,1%). Ses prévisions sont plus optimistes que celles de la Commission européenne ou du Fonds monétaire international. Celui-ci a estimé notamment que la croissance du PIB espagnol ne sera que de 0,9% en 2011.

En conclusion, l’Espagne n’est pas réellement sortie de la crise. Les perspectives ne sont pas florissantes. On est dans une phase de « colmatage ». Quelques chiffres importants ne sont pas mis en exergue par les politiques afin de maîtriser les réactions intempestives du marché. Douce comédie, vaine tentative. Le risque de contagion n’est pas éradiqué. Les hedge funds et les cds le savent : regardez la montée des taux d’intérêts (25% de hausse en 2 mois) pour les emprunts.

La question : l’Espagne va-t-elle sombrer ? Impossible d’être catégorique. Cela dépendra de sa croissance. Peut-elle sombrer ? La réponse est oui. Autrement dit, nous sommes « en ballotage ».
Jmrt

[Fabien LABROUSSE]

La baisse virulente de l'Euro ces derniers jours / semaines est plutôt encourageante pour une reprise de la croissance, favorisant bien sure grandement les exportations.

Ce weekend plusieurs décisions pourraient également être prises par les dirigeants européens qui se réunissent encore pour tenter de stabiliser les spéculations autour des dettes des états.

On verra comment les marchés interprèteront ces décisions, pour le moment l'euro est stable par rapport à vendredi soir puis ce qu'il est à 1.2762 d'après xe.com.

Je me trompe peut être mais je ne pense pas que l'Espagne sera concerner dans les prochains mois par des risques concrets et reconnus de faillite comme c'est le cas en Grèce.

Il faut que l'Euro continue à baisser encore un peu pour arriver à un niveau intéressant et optimale pour la reprise de la croissance des pays les plus en difficultés.

Ce n'est que mon avis et je suis loin d'être spécialiste de l'analyse fondamentale, je me trompe peut être totalement donc.