celtinvest a écrit :Et s'ils veulent sortir, il y a une "close" de deux ans pour négocier une sortie. C'est donc encore pas gagné... Je te rappelle que les Français ne voulaient pas de l'Europe et qu'ils l'ont eu quand même. Et récemment les Grecs ont voté non pour la rigueur et qu'ils l'ont eu quand même ! Tout est à vendre en Grèce pour payer la dette. Dette qui ne sera jamais remboursée de toute façon...
Pour le TCE en 2005, sans rentrer dans le détail, la campagne était pourrie, c'était difficile de tirer un constat intelligent du refus. En cas de victoire du non on signerait pas, mais le peuple a pas laissé de consignes claires sur le point qui dérangeant, et vu la taille du texte et les sujets abordées, c'était tout et rien, d'autant plus que beaucoup des raisons invoquées du refus tournaient autour de closes déjà contenus dans les traités antérieurs. La question était mal posée, et ne permettait pas de savoir quoi faire en cas de refus. J'hésite entre le foutage de gueule d'un referendum sur lequel seule une réponse avait été envisagée (oui), et dont le refus laisserait une bonne dose de flou. Alors évidemment, on aurait du poser la question logique qui suit derrière : « la France doit-elle sortir de l'Union Européenne ? », mais nos politiciens n'ont pas osé.
Le passage par voie parlementaire d'un texte à peine remanié qui a suivi était une promesse de campagne de Sarkozy (sur laquelle il n'a certes pas insisté), on peut pas dire que le peuple était pris en traitre, pour une fois qu'un politicien réalise ses promesses pour de vrai en France. Mais le premier traité a été refusé par referendum, une version remaniée le fut par voie parlementaire suite à une promesse de campagne, c'est peut-être à deux doigts du foutage de gueule, mais il y a encore ces 2 doigts : le texte a été remanié, sa ratification a été autorisée par l'élection de Sarkozy à la présidence. La forme y est bien.
La, on va pas pouvoir pinailler en Angleterre, si on vote « remain » rien ne change, et si on vote « leave », on va sortir. Ce dernier point laisse peut-être une part de flou, on devine qu'on va avoir vraisemblablement Johnson comme premier ministre en charge de négocier la sortie, et que des accords bilatéraux se mettront en place. C'est sur la teneur des accords qu'on pourra spéculer, en tant qu'ancien membre on pourra soit être plus proche de l'UE que la Suisse et la Norvège (peut-être même dans une mesure évoquant le foutage de gueule - mais à terme, n'y étant plus tenu par son adhésion, et l'Angleterre étant que rarement d'accord avec les décisions de l'UE, ça ne devrait tenir. Rappelons l'Angleterre est une démocratie où les décisions du peuple tendent à être respectés, plus qu'en France, et plus encore qu'en Grêce), soit moins proche parce que le parlement européen tentera de punir la fronde de la sortie. Mais comme
Business is business, men!, on va pas se retrouver dans la même situation que les US qui interdisent toute relation commerciale avec Cuba : qui achèterait le vin français sinon ? qui passerait ses vacances en espagne ? qui ne voudrait pas que la city investisse dans son pays ? comment remplir le bar à whisky de l'assemblée nationale sans l'écosse ? Il y a besoin d'accords bilatéraux, ou tout au moins, on ne peut pas pénaliser excessivement l'Angleterre sans y perdre (donc application des règles de commerce usuelles, comme on ferait avec un pays tiers, on achète bien de l'agneau néo-zélandais sans qu'ils soient dans l'Europe).
Autre point : le commonwealth a été mis en paranthèses lors de l'adhésion à l'UE, le brexit pourrait bien le ranimer. Avec la montée en puissance de l'Inde, les ressources minières de l'Australie, c'est une possibilité future de s'y appuyer à nouveau pour l'Angleterre.
celtinvest a écrit :Maintenant en imaginant qu'ils votent pour quitter l'EU et qu'ils le fassent. Tu crois vraiment que ça va changer qq chose sur le fond ? Business is business, men!
La close de deux ans, c'est pour pouvoir négocier la suite. D'ailleurs, ça peut même être prolongé. La suite étant quels accords se mettront en place au lieu de l'Angleterre dans l'Union Européenne, et permettre à chaque partie de s'y préparer (embauche de douaniers supplémentaires, mises en place des nouveaux accords commerciaux). Sortir du genre au lendemain laisserait trop de questions en suspens et foutrait le bordel. Bref, ce n'est que du bon sens. En prenant le temps de s'y préparer, on évite (ou limite fortement pour ceux qui voudraient pinailler) ce bordel, c'est bon pour le business.
Business is business, men!.