QUANT - Méfiez vous du Profit Factor.
Le Profit Factor est une mesure intéressante de la pertinence d'une stratégie.
C'est le rapport entre la totalité des gains et la totalité des pertes.
Une exemple : soit une stratégie qui a 100 trades gagnants et 100 perdants. En moyenne les trades gagnent 1.5 fois plus que les pertes. Le RR serait donc de 1.5, il en est de même du profit factor. Le RR signifie Reward/Risk. Appellation malencontreuse faisant croire que le risque c'est le niveau de perte alors que c'est légèrememnt plus compliqué. Je plaisante : c'est beaucoup plus compliqué. Le risque est un concept complexe.
Mais trève de dissertation sur le RR, parlons du PF, ce n'est pas la même chose. En effet, imaginons que sur 200 trades, on a 150 trades gagnants et 50 trades perdants, mais que les pertes sont en moyenne 2 fois plus importantes que les gains. Le RR sera bien sûr de 0.5, ceci pour rappeler que cette métrique ne signifie pas grand chose si on ne considèrer pas le ratio gain/perte en même temps. Le Profit Factor s'évalue ainsi :
- %gains * Moyenne des gains / %pertes * Moyenne des pertes
On voit que dans le cas évoqué, il est de :
- 0.75 * 1 / 0.25 * 2 (les pertes sont 2 fois plus importantes que les gains).
Ça nous donne un PF = 1.5
- Si vous prenez la totalité des gains / la totalité des pertes, ça donne précisément la même chose.
Maintenant, voyons quoi en faire (du PF).
A priori, on préfère un PF supérieur, lorsque l'on compare deux stratégies. Souvent on voit de belles stratégies qui en backtest proposent un PF de 2, puis qui en exploitation fournissent un PF de 1.3 voir moins. - On me signale dans mon oreillette que c'est pas ça. Le PF est en fait inférieur à 1 le plus souvent. Ah zut! - L'effet de la sur optimisation est ici patent. Il faut savoir que ce genre de dégradation est usuel pour la plupart des systèmes dits à succès.
Le profit factor est une métrique qui donne une idée d'un simple coup d'oeil. Quand une stratégie est active en compte réel et que son PF est > 1.5 alors la stratégie semble intéressante.
Lorsqu'une stratégie en backtest propose un PF de 2.5 ou plus, alors on sait que la stratégie est sur optimisée à mort. Reste à évaluer l'ampleur du malaise, ce qui est complexe voir impossible.
Maintenant j'en viens enfin à mon propos : il faut se méfier du PF.
Prenons une stratégie A dont les trades sont en traits pleins. Les 3 trades (OpenBuy) ci-dessous sont représentatifs de l'ensemble de la stratégie. Nous avons une perte et deux gains. Pour simplifier l'exposé disons que les pertes et les gains ont la même taille et que l'on a attribué le même nombre de lots aux trades.
Nous avons 66% de trades gagnants. On a deux fois plus de gains que de pertes. Le PF est donc égal à 2.
Examinons maintenant la stratégie B dont les trades sont en pointillé et qui obtient à peu près les mêmes résultats. Son concepteur répugne aux viaducs de la stratégie A. Il préfère prendre sa perte et revenir dans le marché quand ça se présente mieux.
Supposons qu'on obtienne exactement les mêmes résultats (en négligeant les calculs de spread, de frais et de swap).
Le PF de la stratégie B est de 1.67.
Bien entendu ce que je viens d'exposer est parfaitement trivial.
Mais parfois on a tendance à oublier des choses élémentaires, obnubilés par certains chiffres.
Le fait que le PF de B (1.67) soit moins bon que celui de A (2.0) ne démontre pas que la stratégie B soit moins bonne.
La suite ?
Tout d'abord on comprend combien est stupide de la part de MyFxbook de calculer le PF d'après la balance en non d'après l'Equity. Bon, ce n'est qu'une embrouille de plus du trading social.
D'autre part, en comparant le viaduc de la stratégie A aux disposition plus raisonnable de la stratégie B, on comprend qu'il existe des
ratios intéressantes :
- Le % de temps de présence sur le marché.
- Le nombre de pips gagné par heure de présence sur le marché. (Ou ce que vous voulez de moins con que le pips)
Avec cette mesure, la stratégie B reprend des couleurs.
Je n'ai pas fait les calculs, mais je vous laisse deviner...
Les informations présentées ne peuvent être considérées ni comme un conseil en investissement, ni comme une recommandation d'investissement. Il s'agit de commentaires généraux sur les marchés et de raisonnements que l'on peut tenir à leur sujet.