CDS - Credit Default Swap
Publié : 29 avr. 2010, 10:58
Ce matin pendant le live, on se demandait comment les spéculateurs s'attaquent aux etats.
Voici, la reponse.
Un CDS, credit default swap est un contrat d’assurance, rien de plus rien de moins. Ainsi à l’origine de la crise des subprimes, le CDS est en fait un outil simple. Un établissement financier, va acheter une protection contre le risque de défaut de paiement d’un crédit. Ainsi ces contrats CDS sont échangés de gré à gré grâce à la dématérialisation, sans contrôles, sans fonds de garantie. Le vendeur s’engage alors à indemniser l’acheteur du CDS en cas de défaillance des emprunteurs. L’acheteur quant à lui verse une prime annuelle en % du contrat.
La titrisation à donc permis aux banques de vendre et de se débarrasser des risques pris en octroyant de l’argent aux emprunteurs (etats ou autres). Ainsi débarrassées du risque, elles se sont permises de prêter aux foyers les moins aisés, bien plus risqués mais bien plus rentables également. Les CDS ont été multipliés par dix entre 2004 et 2008, ils représentaient au début de la crise 58 000 milliards de dollars.
Article de Gigi75 sur les cds
Un CDS (Credit Default Swap) est une assurance contre le risque de crédit d’un organisme, d’une société, et maintenant de plus en plus d’un Etat, étant donné les émissions de dettes de plus en plus importantes.
Pour que le système de CDS fonctionne, il faut que celui qui “assure” soit de qualité supérieure à l’actif assuré. Si ce n’est pas le cas, que vaut la garantie ? Rien… Et on va se retrouver avec des cascades de faillites de gens qui se croyaient assurés. Le risque de contrepartie n’est jamais nul, mais à ne pas réguler les flux, et surtout à admettre n’importe quel montant, on finit par faire des bêtises.
Ceux qui ne sont pas convaincus peuvent se remémorer la mise en faillite de Lehman Brothers, un des acteurs sur ce marché. Je ne donne pas cher des CDS que cet établissement a garantis ! Un assureur doit assurer et, à ce titre, on devrait lui imposer d’être plus solide que l’acteur qu’il garantit, sous peine de catastrophe à venir.
Ainsi, que valent donc les CDS sur les dettes des états ou “souverain CDS” ?
Peut-on prétendre qu’une banque soit plus solide qu’un état ? C’est ridicule, et ces “garanties” risquent de n’être encore une fois que des promesses. Et si l’état ne peut plus rembourser, la garantie risque de ne pas pouvoir s’appliquer, car la banque sera probablement alors dans une situation bien pire (souvenons nous qu’actuellement les banques sont “sauvées” par de l’argent public).
Pire: il adviendrait alors une crise bien plus grave, car dans le cas de réalisation du défaut de crédit, on ne pourrait pas renflouer les banques qui ont mal évalué le risque. Le système s’écroulerait, pour avoir voulu remplacer le risque d’Etat en risque de banque. En effet, une banque sera toujours moins solide qu’un état.
Les Etats ne sont pas tous logés à la même enseigne. Si les CDS sont néfastes en cas de réalisation du risque, comme on vient de le voir, ils n’en donnent pas moins une indication sur la qualité des états. Ainsi Bloomberg a publié récemment l’augmentation de vulnérabilité des états.
On retrouve dans la publication (en points de base) :
(ces chiffres sont dépassés aujourd'hui)
1. Estonie: 415
2. Grèce: 238
3. Ireland : 217
4. Italy: 165
5. Espagne: 122
6. Portugal: 120
Ces indications sont utiles pour connaitre le risque estimé du marché, mais aussi pour estimer si une émission de dette se fait à un prix “correct” ou pas, par rapport à ce que pense le marché. Nul doute que la cotation des CDS influence les gouvernement dans les taux proposés, afin de se faire rencontrer l’offre et la demande. Un marché spéculatif n’est-il pas en train de naître ici, encore plus explosif, et de loin, que les crédits immobiliers subprimes ?
Que faire ?
Pour l’investisseur :
Si vous avez des obligations d’Etat en portefeuille, ne les couvrez surtout pas ; les CDS associés offrent moins de garantie que l’obligation elle même.
Pour les Etats :
Il faut vite mettre son nez dans les CDS, et forcer la cotation sur un marché organisé, comme les options du MONEP, avec appel de marge, si on ne veut pas une explosion du système à terme.
Voici, la reponse.
Un CDS, credit default swap est un contrat d’assurance, rien de plus rien de moins. Ainsi à l’origine de la crise des subprimes, le CDS est en fait un outil simple. Un établissement financier, va acheter une protection contre le risque de défaut de paiement d’un crédit. Ainsi ces contrats CDS sont échangés de gré à gré grâce à la dématérialisation, sans contrôles, sans fonds de garantie. Le vendeur s’engage alors à indemniser l’acheteur du CDS en cas de défaillance des emprunteurs. L’acheteur quant à lui verse une prime annuelle en % du contrat.
La titrisation à donc permis aux banques de vendre et de se débarrasser des risques pris en octroyant de l’argent aux emprunteurs (etats ou autres). Ainsi débarrassées du risque, elles se sont permises de prêter aux foyers les moins aisés, bien plus risqués mais bien plus rentables également. Les CDS ont été multipliés par dix entre 2004 et 2008, ils représentaient au début de la crise 58 000 milliards de dollars.
Article de Gigi75 sur les cds
Un CDS (Credit Default Swap) est une assurance contre le risque de crédit d’un organisme, d’une société, et maintenant de plus en plus d’un Etat, étant donné les émissions de dettes de plus en plus importantes.
Pour que le système de CDS fonctionne, il faut que celui qui “assure” soit de qualité supérieure à l’actif assuré. Si ce n’est pas le cas, que vaut la garantie ? Rien… Et on va se retrouver avec des cascades de faillites de gens qui se croyaient assurés. Le risque de contrepartie n’est jamais nul, mais à ne pas réguler les flux, et surtout à admettre n’importe quel montant, on finit par faire des bêtises.
Ceux qui ne sont pas convaincus peuvent se remémorer la mise en faillite de Lehman Brothers, un des acteurs sur ce marché. Je ne donne pas cher des CDS que cet établissement a garantis ! Un assureur doit assurer et, à ce titre, on devrait lui imposer d’être plus solide que l’acteur qu’il garantit, sous peine de catastrophe à venir.
Ainsi, que valent donc les CDS sur les dettes des états ou “souverain CDS” ?
Peut-on prétendre qu’une banque soit plus solide qu’un état ? C’est ridicule, et ces “garanties” risquent de n’être encore une fois que des promesses. Et si l’état ne peut plus rembourser, la garantie risque de ne pas pouvoir s’appliquer, car la banque sera probablement alors dans une situation bien pire (souvenons nous qu’actuellement les banques sont “sauvées” par de l’argent public).
Pire: il adviendrait alors une crise bien plus grave, car dans le cas de réalisation du défaut de crédit, on ne pourrait pas renflouer les banques qui ont mal évalué le risque. Le système s’écroulerait, pour avoir voulu remplacer le risque d’Etat en risque de banque. En effet, une banque sera toujours moins solide qu’un état.
Les Etats ne sont pas tous logés à la même enseigne. Si les CDS sont néfastes en cas de réalisation du risque, comme on vient de le voir, ils n’en donnent pas moins une indication sur la qualité des états. Ainsi Bloomberg a publié récemment l’augmentation de vulnérabilité des états.
On retrouve dans la publication (en points de base) :
(ces chiffres sont dépassés aujourd'hui)
1. Estonie: 415
2. Grèce: 238
3. Ireland : 217
4. Italy: 165
5. Espagne: 122
6. Portugal: 120
Ces indications sont utiles pour connaitre le risque estimé du marché, mais aussi pour estimer si une émission de dette se fait à un prix “correct” ou pas, par rapport à ce que pense le marché. Nul doute que la cotation des CDS influence les gouvernement dans les taux proposés, afin de se faire rencontrer l’offre et la demande. Un marché spéculatif n’est-il pas en train de naître ici, encore plus explosif, et de loin, que les crédits immobiliers subprimes ?
Que faire ?
Pour l’investisseur :
Si vous avez des obligations d’Etat en portefeuille, ne les couvrez surtout pas ; les CDS associés offrent moins de garantie que l’obligation elle même.
Pour les Etats :
Il faut vite mettre son nez dans les CDS, et forcer la cotation sur un marché organisé, comme les options du MONEP, avec appel de marge, si on ne veut pas une explosion du système à terme.