Les cours sont chaotiques, aléatoires, imprévisibles. Comment s’y retrouver ? Fig. 1 : Une moyenne mobile arithmétique 20 bougies.
Cette moyenne mobile permet de juger un peu mieux les cours. Certes il y a du retard. Un retard n’est pas forcément négatif. Ce peut être le temps et l’ampleur nécessaire pour prendre au sérieux le mouvement qui est peut être un retournement lorsque la pente de la moyenne mobile change de signe.
On peut appliquer ce calcul de moyenne sur bien d’autres éléments que le graphique des prix. La plupart des indicateur font à un moment ou un autre, un calcul de moyenne.
Ci-dessous, un calcul de volatilité historique : l’ATR Fig. 2 : Un calcul d’ATR sur 14 bougies. Entre les Vlines, une baisse de la volatilité.
Comme toute métrique, on rencontre le problème suivant : elle décrit la réalité mais par parfaitement. On voit ici que le calcul arithmétique a un soucis. La volatilité semble baisser nettement alors qu’il n’en est rien. Que se passe t’il ? Eh bien, avec le calcul arithmétique on a tout simplement cessé de tenir compte des bougies à forte volatilité. Donc la volatilité calculée baisse. En fait elle a baissé il y a 10 jours et est désormais stable depuis.
Un autre exemple encore plus criant : Fig. 3 Un effondrement de la volatilité… en apparence.
Ci-dessus, les commentaires se lisent dans l’ordre 1) 2) 3), bien qu’on aille vers la gauche. Vers le passé donc, on parlera d’effet rétro viseur

Croyez le si vous voulez, il y a des gens qui développent des EA, écrivent des bouquins et font des conférences à partir de ces aberrations. Certes, ça marche à peu près. Mais disons que si un test a 500 trades – soit 1000 décisions – il y aura bien une centaine de décisions plus ou moins douteuses causées par ce mécanisme arithmétique. Bien sur, on peut toujours aller éplucher la chose. Regarder visuellement. Mais c’est assez hypothétique d’éplucher 1000 trades pour trouver les 100 qui seraient perturbés par ces artefacts. Surtout qu’il faut recommencer dès que l’on change d’actif ou de réglage.
Plus sérieusement on peut utiliser une méthode différentielle d’investigation. Pour tout indicateur utilisant des lissages arithmétiques, on peut mettre en concurrence des méthodes exponentielles. Et étudier les endroits ou la différence semble importante. On ne compare pas une MMA(20) à une MME(20), mais plutôt une MME(30). Ceci évalué à la louche. Bien sur il existe des méthodes numériques plus sérieuses telles que trouver la période MME qui minimise la somme des carrés des écarts avec une MMA(20). Ce qui est marrant c’est que lorsqu’on a un peu d’expérience, à la louche donne d’aussi bon résultats qu’en faisant des calculs pendant 3 jours.
Une fois minimisés les écarts, on constate d’une part qu’une MME a moins de lag qu’une MMA. Ensuite si l’on identifie les zones ou l’écart est le plus grand, on trouve certes les accélérations où la MME suit mieux les cours, mais aussi un bon quart de cas ou les calculs arithmétiques sont tout simplement aberrants.
Finalement, je me suis rapidement aperçu qu’il était aussi simple de mettre en œuvre des moyennes mobiles exponentielles une bonne fois pour toutes plutôt que de perdre son temps à mettre le doigt sur les évaluations arithmétiques douteuses.
Comme déjà évoqué, cet effet désastreux est plus net pour des métriques telles que l’ATR que pour le graphique des prix. L’effet peu conduire à mal dimensionner les lots, les takes ou les stops (à moins de disposer précisément d’éléments graphiques pour positionner ceux-ci). En fait, la sensibilité au problème posé dépend de la stratégie en elle-même. Certaines stratégies s’en moqueront.
Pour reprendre le propos principal, de très nombreux indicateurs ont un effet arithmétique. Même lorsqu’il n’y a pas explicitement un calcul de moyenne. Le RSI est dans ce cas. Son calcul se base sur n bougies. Quand le temps avance, on laisse tomber les premières bougies. Si elles avaient une configuration particulière (hausse ou baisse qui durent longtemps), le seul fait d’abandonner ces bougies agitent l’indicateur alors qu’il ne se passe peut être rien sur le marché.
Un bon paquet des divergences sur le RSI sont des artefacts. Bien sur le trader expérimenté sait faire le tri. Par contre le débutant qui vient d’écouter une conférence sur les divergences va se faire enfumer.
Ce qui me sidère, c’est que des tonnes de bouquins, de conférences, manipulent à loisir des calculs arithmétiques sans jamais évoquer le problème. Au moins en guise d’interrogation. Le problème du marketing, c’est qu’il est efficace avec des certitudes, pas avec des doutes. A part le sempiternel avertissement : bien sur ça ne marche pas à tout les coups, façon de se dédouaner une bonne fois pour toutes puis de pratiquer sans vergognes de la pseudo science, éventuellement dans le cadre d’une formation payante…